Blanquer sur France Inter

Réforme du LGT : Un bilan lamentable

 

Pour nous qui travaillons en lycée général ou technologique, cette année 2022-2023 a été particulièrement éprouvante. Indépendamment de la mobilisation sur les retraites, nous avons subi pour la première fois la réforme du lycée et du baccalauréat telle qu’elle a été pensée par Blanquer.

Nous avons constaté la difficulté dans laquelle nous étions pour faire notre travail correctement : les collègues de tronc commun déprimé∙es de la démotivation des élèves, les collègues de spécialités de terminale qui s’échinent pour faire l’infaisable jusqu’à mars et se retrouvent désorienté∙es au troisième trimestre, l’explosion du groupe classe dans le cycle terminal et combien elle nous isole, le manque d’intérêt pédagogique du grand oral, l’inquiétude des élèves vis-à-vis de Parcoursup, la douche froide des résultats des épreuves de spécialité, la course de fond des profs de français en première… Nous avons essayé de retrouver le ressenti de tout cela dans cette publication.

Depuis 2019, nous n’avons eu de cesse d’alerter sur la gravité de cette réforme et ses impacts terribles que plus personne ne peut réfuter. Mais le Ministère et le gouvernement n’ont visiblement rien à faire de nous et de nos élèves.

Alors que dès le mois de septembre, toutes les organisations syndicales – même le syndicat des chef∙fes d’établissement sont intervenues pour redemander le déplacement des épreuves de spécialité en juin, le ministère est resté sourd.

Lorsque nous avons alerté sur la situation dramatique du français en première et demandé des assouplissements, le ministère est encore resté sourd… et muet.

Au final, nous pouvons être étonné∙es du nombre de collègues qui viennent discuter en salle des personnels pour vider leur sac et disent qu’ils et elles ont du mal à voir quelle est la finalité de leur métier.

Comment pourrait-on rentrer en septembre 2023 comme si de rien n’était ? Dès la pré-rentrée, nous devons être prêt∙es à construire collectivement, dès l’échelon le plus local, la riposte et une alternative concrète pour les lycées. Nous devons retrouver la maîtrise de notre outil de travail.

Imposons le changement.

Cela signifie déjà d’obtenir le déplacement des épreuves de spécialité au mois de juin. Plus largement, c’est d’une autre réforme du lycée dont nous avons besoin. Une réforme qui tourne le dos à l’autonomie des établissements et à la mise en concurrence. Une réforme qui ouvre les possibles au lieu d’un Parcoursup qui les ferme.

Une réforme qui repose sur de véritables moyens, une autre architecture et la coopération au sein de notre institution.

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